Les dangers du wifi et des portables sont-ils fondés ?
►RISQUES ? +3 VIDEOS Connexions Wi-Fi, téléphones portables, téléphones sans fil, micro-ondes… Notre corps est traversé par de nombreuses ondes tout au long de la journée. Est-ce dangereux pour notre santé ? Eléments de réponse dans ce dossier. ►JULIE SAULNIER / DSS |
Risqué ? Faites vous une idée après la flèche. |
►Jusqu'ici, c'était essentiellement la nocivité potentielle des téléphones portables et des antennes relais de téléphonie mobile qui posait problème. Le débat s'élargit désormais aux réseaux Wi-Fi. Aujourd’hui il n’existe cependant aucune étude épidémiologique pointant de façon concrète d’éventuels effets néfastes du Wi-Fi, ni des téléphones portables. Juste des associations (Robins des toits, Agir pour l’environnement, Priartem, etc.), des regroupements de victimes potentielles, ici et là, qui crient au scandale. Tous réclament, à l’unanimité, l’application du principe de précaution. Une requête que politiciens et industriels rechignent à mettre en place.
VIDEO 1 (17'11'') C dans l'air consacré aux dangers des ondes. ►Téléphones portables et Wi-Fi : les risques, >Les ondes électromagnétiques, aussi appelées champs électromagnétiques (CEM), auraient des effets néfastes sur la peau, le sperme, les barrières immunitaires et l’ADN. Il existerait aussi un lien entre les CEM et l’émergence de tumeurs au cerveau, des conduits auditifs ou des glandes salivaires. Plus l’exposition aux ondes est importante, et plus les risques sont élevés. VIDEO 2 (03'11'') Le Wi-Fi est-il dangereux pour la santé ? Pour l'association "Robins des toits", la réponse est oui. >Le CRIIREM (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements), met également en évidence le risque du rayonnement des terminaux Wi-Fi. Etablie à 2 450 mégahertz, cette fréquence correspond exactement à l’optimum capable d’agiter les molécules d’eau. Avec les téléphones portables dotés de la technologie Wi-Fi, les ondes sont donc très proches de la tête, voire collées à la tête. Or, la peau et le cerveau sont composés, en grande partie, d’eau… Les ondes électromagnétiques peuvent-elles avoir un impact direct sur la composition de notre peau et de notre cerveau ? La question est soulevée.
►Lobbying story >Le Professeur Ledoigt, de l’université de Clermont-Ferrand réalisait une étude sur les effets des rayons électromagnétiques. Son expérience a été réalisée sur des tomates et ses conclusions sont édifiantes. Soumises à des ondes pendant deux minutes seulement, les tomates réagissent physiquement à cette exposition. Elles semblent "stressées et abîmées". Sa conclusion est sans appel : les CEM ne sont pas neutres sur les cellules et constituent un facteur agressif pour celles-ci. Des résultats préliminaires qui n’ont visiblement pas plu à sa hiérarchie (ou aux financiers du projet de recherche, c'est presque pareil) puisque le Professeur a été contraint de changer de sujet de recherche… >Cet événement relance le débat d’un lobbying sur le téléphone portable et le Wi-Fi. La quasi-totalité des recherches effectuées sur le sujet sont financées par les opérateurs téléphoniques (également FAI). Comment conclure en toute partialité lorsque la main qui vous nourrit est celle que vous étudiez à la loupe ? C’est ce qu’on reproche aux experts et à leurs études qui arrivent toutes au même résultat : téléphones portables et Wi-Fi n’ont aucun effet sur l’Homme. Toutes ou presque… >Les utilisateurs crient au danger. Les fournisseurs disent qu’il n’y a rien à craindre. On se croirait revenus au temps des scandales de l’amiante et du tabac, où, pour des raisons économiques, politiciens et industriels exerçaient un fort lobbying pour éviter que n’éclate au grand jour une réalité inquiétante : l’Homme s’expose à un danger qui pourrait être évité. ►L'étude qui fait peur >L’étude internationale "INTERPHONE" devrait trancher prochainement. Ce rapport commandité par le CIRC (branche cancer de l’Organisation mondiale de la santé, OMS) a été publié dans la revue "Physics in Medicine and Biology". Treize pays y ont participé avec comme objectif de "déterminer si l’utilisation des téléphones portables augmente le risque de cancer, et plus spécifiquement, si le rayonnement radiofréquences émis par les téléphones portables est cancérogène". >Les résultats de l’enquête, publiés en anglais, sont payants. Les premiers échos sont dits "alarmants". La transparence que réclament les consommateurs depuis des années ne semble toujours pas atteinte, car même lorsqu’une étude indépendante est menée à bien, l’accès aux conclusions demeure…difficile et payant. ►"Children of the (industrial) revolution" VIDEO 3 (18'22'') Envoyé spécial (France 2). Téléphones portables : quels risques pour les enfants ? L'équipe décortique le phénomène et collectionne les témoignages des "victimes" du téléphone portable. >Une autre étude élaborée en 2007 par la "BioInitiative Working Group", inquiète les parents. Composée d'un groupe de 14 chercheurs internationaux, la BioInitiative a publié, en août 2007, le Rapport BioInitiative, globalement très pessimiste. En ce qui concerne le Wi-Fi, le rapport estime qu'il ne faut pas limiter le développement de la technologie Wi-FI, et préconise un principe de précaution modéré, compte tenu de la très faible puissance d'émission de cette technologie ; le groupe estime également que seul le déploiement d'antennes Wi-Fi dans les écoles et les bibliothèques avec de jeunes enfants devrait être évité au moyen de connexions filaires. Le rapport met, de plus, en évidence les risques encourus par les enfants et adolescents. Leur cerveau est deux fois plus exposé au rayonnement électromagnétique que celui d’un adulte.
>Et pourtant, les industriels ont trouvé en cette tranche d’âge de la population, un public très réceptif qui renouvelle régulièrement son appareil téléphonique. Même les enfants ont le droit à leur téléphone (voir photo). Une aubaine pour les constructeurs qui pourrait vite partir en fumée. Des associations préconisent, sur les recommandations de la BioInitiative, l’interdiction de la vente et de l’utilisation des téléphones portables au moins de 15 ans. Il est également question d’interdire les bornes Wi-Fi dans les établissements scolaires (pratique très développée aux Etats-Unis). "Nous payons et nos enfants payeront demain le prix de nos aveuglements", déclare un expert de l’Afsse (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail), qui depuis a démissionné. >Même si les craintes sont de plus en plus grandes, rien, ou quasiment rien, ne semble empêcher l’expansion des technologies sans fil. Shangaï a pour projet "Une ville sans fil" avec un accès Wi-Fi gratuit pour tous d’ici 2010. Des projets similaires avaient vu le jour aux Etats-Unis, à San Francisco et Portland (respectivement Earthlink et Metrofi), mais ont été avortés faute de moyens. Les lieux publics sont eux-aussi de plus en plus équipés en Wi-Fi : gares, aéroports, restaurants, bibliothèques, écoles… un véritable outil de travail et pédagogique, mais qui peut être nocif pour la santé… >Ce sont ces inquiétudes qui poussent certains à faire machine arrière. A Santa Fe (Nouveau-Mexique), par exemple, le Wi-Fi a été interdit dans les lieux publics, tout comme le tabac. Alors cigarettes et ondes électromagnétiques, même combat ? En France, cinq bibliothèques, dont Sainte-Geneviève, ont débranché leur réseau Wi-Fi (technologie Hotspots) à cause des plaintes de plusieurs employés. Les symptômes sont toujours les mêmes et rappellent l’électrosensibilité décrite plus haut. Une décision qui répond au principe de précaution dont les associations réclament l’application ferme. Un moratoire sur les exploitations sans fils au sein des bibliothèques à été voté par le Comité hygiène et sécurité (CHS) de la direction des affaires culturelles de la ville de Paris. Cependant, 420 bornes Wi-Fi sont toujours activées dans Paris. Le projet de couvrir la capitale de ces Hotspots n’est pas remis en cause pour autant, puisqu’encore une fois, l’innocuité des CEM n’a encore jamais été scientifiquement prouvée. Une impasse qui conforte bien les opérateurs, producteurs et industriels qui continuent de clamer haut et fort qu’ils appliqueront les recommandations sanitaires, si tôt qu’elles auront été rendues publiques. |