Mercredi 9 juillet 2008 : Paris Match, dans l'œil d'Ingrid.
►Après le Sénat, Ingrid Betancourt s'est rendue à l'Assemblée nationale où elle a lancé un appel pour les autres otages. "Je vous supplie de ne pas les abandonner". "Il y a encore une vingtaine d'otages aux mains des Farc", a-t-elle rappelé aux députés réunis dans la grande galerie de l'Assemblée. "Il faut qu'on arrive à les libérer. C'est une question de temps. La jungle nous étouffe" (>Source : L'Express).
►Jacques Chirac s'est entretenu mercredi après-midi avec Ingrid Betancourt dans ses bureaux du VIIème arrondissement à Paris. Mercredi soir dernier, après sa libération, l'ex-otage avait remercié Jacques Chirac d'avoir " tendu la main dans les moments où lutter pour les otages en Colombie était politiquement inconvenant" (>Source : Nouvel Observateur). Lors de leur entrevue, Ingrid Betancourt a réitéré ses remerciements : "Je suis trop consciente de ce que je vous dois". "Vous avez protégé ma famille alors qu'ils étaient complètement abandonnés". Avant de conclure : "Je tenais absolument à vous embrasser". L'ancien président de la République a, pour sa part, déclaré amusé : "Vous avez profondément touché le coeur des Français. [...] Et c'est difficile de faire l'unanimité des Français" (>Source : Les Echos).
 ►Le mari d'Ingrid, Juan Carlos Lecompte, a déclaré dans une interview au quotidien colombien "El Tiempo", qu'il n'excluait pas que "tout soit terminé" avec son épouse. Le mari de l'ex-otage, publicitaire âgé de 49 ans, précise qu'il ne l'a pas accompagnée en France car le couple a décidé d'un commun accord qu'elle avait besoin de passer du temps seule avec ses enfants. "Je ne dois pas exclure que tout soit terminé avec Ingrid. Ça se peut. Je le pense maintenant, mais je le pensais déjà avant. Son amour pour moi pourrait avoir pris fin dans la jungle" (>Source : La Presse canadienne). En couple avec Ingrid Betancourt depuis treize ans, et marié à elle depuis huit ans, Juan Carlos Lecompte confesse qu'il espérait autre chose de ce qui s'est passé depuis la libération de son épouse. "Je suis dans une situation compliquée. Je ne peux écarter que tout soit fini avec Ingrid. (...) Et qu'est-ce que je peux y faire? Pendant qu'elle s'organise, qu'elle se remet à jour, il faut laisser le temps faire les choses. Si je l'ai déjà attendu six ans et demi..." (>Traduction Le Post). Au sujet de leurs retrouvailles, le publicitaire semble désemparé : "Il n'y a pas eu d'étreinte. Je me suis mis sur le côté avec dignité (...) Elle portait un sac qui pesait lourd, je lui ai retiré et je l'ai porté tout le temps".
>Photo : Le Post. Juan Carlos Lecompte, a lancé depuis un avion, 22.000 photos des enfants d'Ingrid, Mélanie et Lorenzo, sur la jungle colombienne. Des clichés qu'Ingrid Betancourt n'a jamais trouvé lorsqu'elle était otage.
Juan Carlos Lecompte affirme que deux clans se sont formés dans la famille Bétancourt, au cours des six ans de captivité d'Ingrid. D'un côté sa mère et sa sœur, de l'autre ses enfants, son ex-mari et lui-même. Quant à l'avenir de son couple, il semble prêt à patienter encore : "Elle saura où je suis, dit-il, le jour où elle voudra revenir" (>Source : Le Post)
►Dans l’avion qui l’emmenait à Paris, Ingrid Betancourt a raconté son calvaire dans la jungle colombienne au reporter de Paris Match, Michel Peyrard. On retrouve en exclusivité sur le site, des extraits de son récit avant la parution officielle.
• Retour à la civilisation :
PM : Tu reviens d’un monde figé, fossilisé. Le nôtre a continué d’évoluer. Qu’est-ce qui te surprend le plus ?
IB : "Tous vos petits machins, les gadgets électroniques que vous portez tous, ces portables qui vibrent et font des photos. J’éprouve une sorte de terreur à les voir s’agiter tout seuls. Je pense que j’ai accumulé un peu de retard sur le plan technologique. [Sourire]. Je suppose que les logiciels des ordinateurs sont eux aussi très différents. Bon, il faudra que je m’adapte."
• L'hostilité des FARC : IB : "Je crois que c’est tout simplement ma façon d’être. J’ai été élevée dans une famille où le respect est fondamental. […]. Pour eux, toutes les personnes qui ne militent pas au sein des Farc sont des ennemis. J’étais l’ennemie car je ne faisais pas partie de leur club. Ils me détestaient plus que les autres. Pour eux, sans compter le fait d’être une femme, j’étais le symbole de tout ce qu’ils haïssaient : l’oligarchie mais aussi le fait d’être française et colombienne. J’avais la possibilité d’accéder à un monde qui leur était interdit, de posséder une culture qui les dépassait, de parler une autre langue qu’eux, d’être allée à l’université". • La foi :
PM : Où as-tu trouvé la force de survivre à une telle épreuve ?
IB : "Dieu ! Dieu ! (...) Dans la jungle, tout est ennemi. La végétation, les animaux, les hommes, on n’est entouré que d’éléments hostiles. On touche un arbre ? On est piqué. Tu marches ? C’est sur une “conga” [énorme fourmi venimeuse], un serpent, une tarentule… La jungle n’est pas faite pour l’homme. Ou alors l’homme n’est pas fait pour la jungle. Le climat est monstrueux, humide. On ne peut pas survivre dans la jungle, ou alors il faut payer un prix exorbitant : devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un qui n’a plus grand-chose d’humain. Dieu, c’est une garantie, la seule manière de se prémunir contre le risque de perdre sa dignité. C’est ce qui te permet de te contrôler"
►Retrouvez tous les extraits sur le site de Paris Match.
|
Mardi 8 juillet : va voir le pape si j'y suis.
►Ingrid Betancourt, très croyante, souhaite rencontrer le pape Benoît XVI pour lui dire ce qui la "gêne" dans le catholicisme (>Source : Le Point). Dans un télégramme envoyé après sa libération, Benoît XVI déclare vouloir l'accueillir avec plaisir, sitôt que son emploi du temps le lui permettra. Bien qu'aucune date ne soit fixée, Ingrid Betancourt a confié à La Vie, à paraître ce jeudi, ce dont elle souhaitait débattre avec lui. Extraits.
|
"Je voudrais parler théologie avec lui. Il y a beaucoup de choses que je voudrais qu'il m'explique (...). Par exemple, pourquoi l'Église catholique s'arroge le droit d'excommunier des gens alors que Jésus n'a jamais excommunié personne? J'y ai beaucoup pensé durant ma captivité. Je me sens catholique, mais il y a des choses qui me gênent dans cette religion". Elle qui s'était confectionné un rosaire avec lequel elle priait tous les jours pendant six ans et qui lisait la Bible, confie : "J'ouvrais souvent les Écritures au hasard, notamment lorsque j'étais inquiète ou angoissée, et je tombais sur une parole qui m'était vraiment destinée, qui me rassurait, me donnait envie de continuer à vivre, à croire, à espérer".
►Retrouvez tous les extraits sur le site de La Vie. |
►Mardi, l'ex-otage a reçu un hommage avec une longue "standing ovation" de la part des sénateurs. Elle-même ancienne sénatrice, elle a expliqué qu'elle fêtait le 14 juillet vêtue de bleu-blanc-rouge dans la jungle colombienne. "Les 14 juillet, je mettais des vêtements que je préparais car il fallait les faire sécher à l'avance. J'avais des chaussettes rouges, j'avais un T-shirt blanc et j'avais un pantalon bleu, c'était ainsi que je m'habillais", Chritian Poncelet, le président du Sénat, a exprimé la "joie" de ses collègues d'accueillir leur "compatriote enfin revenue à la lumière après des années de détention inacceptable et de souffrances intolérables" (>Source : AFP). Il a salué "le formidable élan de solidarité en France autour" d'Ingrid Betancourt, et rendu hommage à la "volonté exceptionnelle", au "refus constant d'abdiquer", au "courage face aux sévices" de l'ex-otage.
Dimanche 6 juillet : déjeuner en paix.
VIDEO 2 (00'48'') Ingrid Betancourt et Dominique de Villepin sortent de leur déjeuner dans un restaurant parisien et adressent quelques mots aux journalistes présents.
 ►Matinée : radio Caracol. Ingrid tenait à s'adresser personnellement aux otages toujours détenus en Colombie. C'est en direct sur la radio "Caracol" qu'elle leur a accordé son soutien. Les otages ont, en effet, la possibilité d'écouter cette station de minuit à cinq heures du matin. C'est grâce à cette émission, qu'elle-même pouvait entendre les messages quotidiens de sa mère pendant ses six années de captivité.
►Déjeuner : un café, l'addition. Son état de santé étant considéré comme "bon" par les médecins (>voir article DSS), Ingrid a décidé de prendre du temps pour elle. Désireuse de se "déconnecter un petit peu", la Franco-Colombienne a déjeuné dans un restaurant parisien avec l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, son "ami" et ancien professeur à Sciences-Po Paris (>Source : AFP)
 
De Villepin, l'ex-rival de Nicolas Sarkozy n'était évidemment pas convié aux cérémonies officielles en l'honneur d'Ingrid Betancourt. C'est de façon beaucoup moins formelle que les deux amis ont du partager leur joie. Après le déjeuner, Ingrid a souhaité se rendre à l'Eglise Saint-Sulpice. Sur le chemin, elle a déclaré à la presse : "Cette joie, si je voulais la partager avec quelqu'un, c'est évidemment avec lui". Voilà qui devrait ravir Nicolas.
►Après-midi : pèlerinage. Après sa visite à l'Eglise Saint-Suplice, Ingrid Betancourt s'est rendue en famille au Sacré-Coeur de Montmartre. C'est avec ses enfants, Mélanie et Lorenzo, qu'elle est entrée, par l'arrière de la basilique, se recueillir alors que la messe de 22h était dite. Après une demi-heure à l'intérieur, la famille Betancourt est ressortie accompagnée d'une horde de forces de l'ordre.
 C'est à ce moment qu'elle a accordé une interview au magazine Le Pèlerin. Extraits choisis (par L'Express) de l'interview d'Ingrid Betancourt par le journal. "La première année, c'est vrai, j'étais en lutte contre Dieu. Je lui en voulais terriblement de la mort de mon père. Je lui disais: «Pourquoi m'as-tu fait ça alors que tu sais que je t'adore? Pourquoi me punis-tu?» Et puis j'ai compris qu'il fallait Le remercier de l'avoir pris, car jamais papa n'aurait pu supporter ces six années d'horreur." "Le 1er juin, j'écoutais Radio Catolica Mundial et j'apprends que le mois de juin est celui où l'on célèbre le Sacré-Coeur. (...) Alors, j'ai fait cette prière: «Mon Jésus, je ne t'ai jamais rien demandé parce que tu es tellement grand que j'ai honte de te solliciter. Mais là, je vais te demander quelque chose de très concret. (...) Si tu m'annonces, au cours du mois de juin qui est ton mois, la date à laquelle je vais être libérée, je serai toute à toi.» Et le 27 juin, un commandant de la guérilla rentre au campement et nous ordonne de préparer nos affaires (...). Ma libération s'est déroulée de manière très différente, mais le fait est que Jésus a tenu parole: je vis un miracle."
"Alors que j'étais en captivité, j'avais pris la résolution, lorsque le moment viendrait d'être libre, de remercier en premier le Seigneur. Pourquoi ? Parce que si je n'avais pas eu le Seigneur à mes côtés, je ne pense pas que j'aurais réussi à grandir dans la douleur."
►Retrouvez l'interview dans son intégralité. |
Dans les prochains épisodes...
►Alors que les médecins du Val de Grâce lui recommandent beaucoup de repos (même si les examens médicaux sont bons), Ingrid a déjà la tête ailleurs. Elle souhaite repartir en Colombie, alors que ses proches craignent un attentat. "Elle ne rentrera donc pas immédiatement", précise l'AFP. En attendant, elle reste dans le tourbillon médiatique qui la porte depuis sa libération du 2 juillet.
• Ingrid Betancourt envisage d'organiser une marche pour les otages encore en captivité, le 20 juillet à Paris. La traditionnelle marche des otages de Bogota aura elle aussi lieu, mais Ingrid n'y participera pas, pour des raisons de sécurité. Interrogée par Public Sénat mardi à ce sujet, elle a déclaré : "C'est ce que je voudrais, que nous puissions en France marcher aux côtés des Colombiens, coeur à coeur. Même si tout un océan nous sépare, notre âme et notre coeur bat en même temps". Et d'ajouter : "Je voudrais que nous puissions nous mobiliser en France, à Paris en tout cas, avec ceux qui voudront nous accompagner pour être le 20 en simultané avec les Colombiens" (>Source : Nouvel Obs).
• Elle souhaite aller au Vatican puis au site marial de Lourdes.
• Elle est conviée par Nicolas Sarkozy au défilé du 14 juillet. Elle y recevra la Légion d'honneur des mains du président. • Quant à son avenir politique, elle qui était candidate à la présidentielle colombienne en 2002, a expliqué qu'"on peut servir de plusieurs façons, pas nécessairement dans un contexte d'élections". "Pendant toutes ces années, j'ai trouvé que le mot politique avait pris une connotation que je n'aime pas", a-t-elle dit. "C'est pour ça que je préfère parler d'engagement et je préfère parler de mon désir de servir". "Je voudrais toujours aider, je voudrais servir, mais je voudrais aussi être libre" (>Source : Nouvel Obs).
• Sur le très long terme, Ingrid Betancourt souhaite "lutter pour faire libérer les otages en Colombie et dans le reste du monde" (>Source : AFP). Voici rapporte qu'elle se coupera les cheveux à la libération des autres otages des Farc. "Je ne vais pas me couper les cheveux avant que le dernier de mes compagnons séquestrés ne soit rentré à la maison " a-t-elle déclaré d'après le magazine people.
• Simon Brand, le réalisateur colombien, va tourner un film sur l'opération militaire qui a permis la libération d'Ingrid Betancourt et des 14 autres otages.
• Ingrid Betancourt compte écrire une pièce de théâtre sur ses six années de détention par les Farc dans la jungle colombienne.
►Les médecins continuent de craindre un contre-coup psychologique. Ingrid elle-même confie qu'elle a des moments de panique. Dimanche par exemple, elle a été rattrapée par un instant d'angoisse : "J'ai pris une douche chaude pour me relaxer, et mon fils, qui tournait autour comme une abeille, a par mégarde éteint la lumière. Je me suis retrouvée dans la salle de bain, sans lumière, dans le noir complet, et j'ai perdu la notion d'où j'étais, et je me suis dit "mon Dieu, les Farc sont revenues. J'étais dans le cauchemar" (>Source : AFP).
Flashback...
 ►En parlant de croyance, découvrez une Ingrid pleine de bonne foi dans l'émission "Merci Bernard" de Jean-Michel Ribes (1983).
VIDEO 3 (01'25) Ingrid Betancourt déguisée en bonne soeur pour l'émission "Merci Bernard".
Dans les archives de DSS...
   |
/http%3A%2F%2Fdesourcesure.com%2Fuploadv3%2Fsarko_conf_obama.jpg)
/http%3A%2F%2Fdesourcesure.com%2Fuploadv3%2Faffaire_loto.jpg)
/http%3A%2F%2Fdesourcesure.com%2Fupload%2Farrow.jpg)
/http%3A%2F%2Fdesourcesure.com%2Fuploadv3%2Fobama_israel.jpg)